Samuel Pepys - Journal, tome 1 : 1660-1664

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Samuel Pepys - Journal, tome 1 : 1660-1664 Details

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Un pavé, en deux tomes (2700 pages, riche appareil critique fort utile), qui nous livre les coulisses d'une vie pas si rangée. L'auteur est un haut fonctionnaire, créateur de la Navy, contemporain de notre Louis XIV et de Colbert. Après la chute des Cromwell et leur régime puritain, iI gravit rapidement les échelons du cursus honorum grâce à la protection d'un puissant. Heurs et malheurs, promotions ou disgrâces, voyages diplomatiques et missions secrètes, c'est le tableau d'avancement d'une carrière de grand commis de l'Etat qui n'en est pas moins homme. Les confidences sont ainsi parfois coquines, rédigées grâce à un code secret sténographique et dans un mélange cocasse où se mêlent espagnol, néerlandais, français et latin. Un texte crypté qui ne fut intégralement déchiffré et publié que dans les années soixante-dix du siècle dernier. Un travail de bénédictin. Plusieurs traducteurs se sont partagés le monument, de manière plus ou moins heureuse. On est parfois étonné par certains anachronismes (ex : un "j'en ai ma claque"parfaitement incongru).Pepys (on prononce "Peps" comme Schweppes voire "Pips" comme "hips".. après quatre ou cinq gin-tonics) nous narre ses journées sans en rien omettre. Il boit (chaud et sans vomir) du "posset" (mélange de lait et de bière), comme quoi un estomac anglais bien né tout peut supporter), lampe force bière et vins divers. Il raffole des huîtres et de la venaison, mange beaucoup et de tout, joue de la viole et chante avec plaisir, emprunte puis prête de l'argent tous azimuts, s'émerveille de voir son pactole augmenter. La conclusion quotidienne est presque toujours la même : "retour à la maison, au lit".Entre troussage de servantes et sieste avec sa maîtresse (trop rares) ou "indispositions" de son épouse (trop fréquentes), Pepys trouve le temps de servir son roi et son pays, révélant les dessous des secrets politiques dont il a connaissance et nous livrant le meilleur témoignage "à chaud" sur le grand incendie de Londres en 1666.NB : ne se lit pas comme un roman mais se déguste à petites gorgées comme un vieux Xérès, breuvage dont l'auteur raffolait par caisses de douze.

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